Une bonne nouvelle pour l’Eglise catholique, elle est
excellente pour la famille eudiste en Afrique ; Dieu nous donne des
prêtres ! Oui, nos frères et amis les abbés ASSEDI Bernard, DABIRE
Bernard, SABA Marcus, SAKOTO Jean Paul
et YAMEOGO Urbain, incorporés et diacres dans la Congrégation de Jésus et Marie
pour l’Eglise sont ordonnés prêtres par Monseigneur Antoine GANYE, archvêque de Cotonou ce samedi 28 novembre 2015 ! La nouvelle est de taille ; mieux, elle
nous pousse à crier notre reconnaissance à Dieu qui pourvoit encore sa moisson
d’ouvriers.
Cinq jeunes, aujourd’hui encore, choisissent avec courage et
en toute liberté, non seulement de consacrer leur vie à Dieu, mais aussi de le
servir en se configurant à son Fils, Jésus Christ, Prêtre. Sont-ils des héros
ou des démiurges de nos mythes et légendes ? Certainement pas. Mais la
question vaut bien son pesant, vu leur bagage intellectuel et expérientiel par
ces temps qui courent ! Loin d’être ces extraterrestres de nos imaginaires
cinématographiques, ces jeunes sont des frères et amis, des personnes issues de
familles chrétiennes qui relèvent concrètement le défi de la vie dans une
Afrique en proie à tant de crises et conjonctures. Nos cinq amis ont chacun un
père, une mère, des frères, des sœurs, oncles tantes, cousins, amis….. Ils ont
vécus, comme ceux de leur génération, dans un environnement africain connu.
Ouverts à l’appel qu’ils ont reçu de la part du Seigneur, nos frères ont
choisi, chacun à son niveau, de vivre leur incorporation au Christ, dans le
service de Dieu à travers le ministère sacerdotal. Ils sont ainsi marqué d’un
caractère spécial par l’onction du saint Esprit, dans le rite de l’ordination,
pour être capable d’agir in persona
Christi capitis Ecclesiae. C’est-à-dire en la personne du Christ, Tête de
l’Eglise[1]dont
la toute-puissance d’amour se déploie en eux et par eux dans la célébration des
sacrements de l’Eglise. Si nos amis ne sont cependant pas des prêtres pour eux même et par leur
volonté propre, il faut reconnaître qu’ils ne sont pas pour autant des prêtres
de raison.
Nos diacres nouvellement ordonnés prêtres de Jésus Christ au
bénéfice de l’Eglise, ont part au sacerdoce et à la mission des différents
évêques avec qui ils sont appelés à collaborer, à la demande de leur supérieur provincial, comme
coopérateurs avisés de l’ordre épiscopal. Membre d’une congrégation
missionnaire internationale, ils sont appelés, à œuvrer activement pour
constituer avec « leur évêque un
seul presbyterium aux fonctions diverses »[2].
Ils participent ainsi selon leur degré de ministère, de la charge de l’unique
Médiateur, Jésus Christ notre Seigneur[3],
au bénéfice du peuple de Dieu. Nos cinq frères sont ainsi appelés, comme
porteurs du Christ : à annoncer à tous la parole de Dieu et à exercer leur
charge sacrée dans la synaxe eucharistique ; à accomplir de façon
éminente, le ministère de la réconciliation des pénitents ; à relever les
malades ; à présenter à Dieu le Père, les besoins et les prières des
fidèles dont ils ont reçu la charge pastorale[4] ;
à exercer, selon le degré de leur ministère sacerdotal, la charge du Christ
Pasteur et Chef en rassemblant la famille de Dieu, communauté fraternelle
n’ayant qu’une seule âme, et, par le Christ et dans l’Esprit, la conduire à
Dieu le Père ; à rendre à ce dernier, au milieu de leur troupeau,
l’adoration en esprit et en vérité[5].
Bref, nos frères sont appelés à se donner corps et âmes à la parole et
l’enseignement du peuple de Dieu comme de véritables témoins qui croient en ce
qu’ils lisent et méditent dans la loi du Seigneur, enseignant ce qu’ils
croient, pratiquent ce qu’ils enseignent[6].
De ce qui précède, nous comprenons l’importance de l’engagement de nos amis,
tant pour eux-mêmes, pour nous que pour l’Eglise entière.
Le « oui » de nos frères ne nous laisse pas
indifférents. Mieux, leur engagement, nous rappelle le nôtre, tant sur le plan
baptismal que ministériel. Que faire de plus, sinon les porter humblement en
prière et leur recommander, aujourd’hui plus que jamais, les enseignements de
notre père fondateur, saint Jean EUDES ! En effet, tous, disciples de cet
illustre apôtre de la miséricorde, nous sommes instamment invités par ce saint
à considérer particulièrement l’importance de notre marche à la suite du Christ
comme d’humbles serviteurs. Ceci nous amène à vivre notre ministère sacerdotal en
tant qu’ « associés de la Sainte Trinité ». Envoyés par le
Christ nous devons agir en son nom, par la prédication de la Parole de Dieu en
véritables témoins des exigences de l’Evangile, parce que participants justement
au sacerdoce du Christ comme pasteurs selon le cœur de Dieu. C’est la raison
pour laquelle, avec le secours de la Vierge Marie, nous devons nous laisser totalement consommer et consumer par le zèle pour le salut des
âmes. Noble mission pour des êtres fragiles dont la fraicheur juvénile peut
parfois représenter un étouffoir redoutable au naïf angélisme qui inaugure le
ministère. Noble engagement sans cesse animé et alimenté par la joie de servir
le Seigneur, joie de découvrir avec émerveillement ce que le Christ peut
réaliser par notre pauvre personne dans l’existence d’une multitude assoiffée
de Dieu. Grande mission dont l’immense portée nous laisse découvrir sans
surprise, la délicatesse humaine non seulement dans ses potentialités
insoupçonnées, mais aussi et malheureusement dans ses chutes abyssales. Noble
engagement dont la responsabilité prophétique nous ouvre à la nécessité de la
miséricorde pour tous.
Chers frères ASSEDI Bernard, DABIRE Bernard, SABA Marcus, SAKOTO Jean Paul et YAMEOGO
Urbain, soyez les bienvenus dans une grande corporation. Celle des prêtres, des
anciens choisis et établis par Dieu lui-même prêtres selon l’ordre du roi
Melchisédech. Cette grandeur ne vous vient pas des hommes, mais de Dieu lui-même
à qui vous élèverez toute votre vie, la coupe du salut au bénéfice des hommes.
Réjouissez-vous donc, car celui qui vous envoie moissonner sait de quoi vous
avez besoin pour le ministère. Il est votre protection et votre force. Il est
la lumière qui vous éclaire et vous guide sur les sentiers sinueux de ce monde
enlaidi par l’insolent consumérisme hédoniste. Que son Esprit rende votre
esprit lucide et alerte devant les idéologies nocives, mortifères et
nécrolifères qui font feu de tout bois. Celles-ci ont séduit, séduisent encore
et attirent tant d’hommes d’Eglise dans des pièges à scandale retentissants.
Que le Seigneur vous rende forts et vigilants. Soyez des hommes de prières
humbles et confiants dans le Seigneur. Vous êtes à l’honneur, soyez à l’honneur !
Bonne fête à la famille eudiste : prêtres et associés,
surtout, au père Jacob Mèdéwalé AGOUSSOU, pionnier et premier nœud d’une longue
cordée d’eudistes en Afrique. Il a l’habitude de nous signifier sa fierté
d’appartenir à cette société : « l’expérience vaut la peine d’être
vécu. Si cela est à refaire, je serai toujours eudiste » ! Il a
apporté de significatives pierres à la construction de l’Eglise africaine en
Côte d’Ivoire comme au Bénin. Merci cher père et courage dans l’épreuve. Trouve
toute ta joie en notre présence fraternelle, filiale, communautaire et
reconnaissante. Bonne fête à tous les confrères et au peuple de Dieu. La
nouvelle est excellente et que la fête soit belle.
Saturnin Anani LAWSON, cjm.
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